[Par Pacôme]

La discussion sur « la vision de l’homme et de la femme dans la société », qui s’est tenue ce mardi 15 Mai à l’Aumônerie de l’UNIL et organisée par Alexandre Mayor, a rassemblé une vingtaine de personnes, pour la plupart étudiants à l’EPFL ou à l’UNIL, autour de différents ateliers de discussion et animations, organisé en partie par des membres de Polyquity.
Le débat s’est ouvert sur un tour de table des différents participants, une courte introduction de l’aumônier et une discussion par groupe de deux sur l’association que nous faisons entre des adjectifs ou noms et le genre féminin ou masculin, tels que « maternel », « force », ou encore « ambition ».
L’échange s’est ensuite tourné vers quelles structures culturelles ou éléments biologiques déterminent ces associations. M. Mayor a souligné l’ambiguïté qui subsistait parfois entre ces deux causes, avant de laisser la parole à Alain, qui a brossé un court portrait des structures qui régissent nos représentations. Furent ainsi listés la famille, les amis, médias (publicités, films, religions mais aussi pornographie), les contes, les dirigeants ou encore la mode. Paul, étudiant à l’UNIL, ajouta les jouets pour enfants à la liste des influences sur nos perceptions.
Les étudiants présents furent ensuite invités à s’interroger par groupes de quatre sur des exemples de transgression des rôles préétablis assignés aux hommes et aux femmes. Un exemple de mon groupe fut celui d’Alain dont l’ancienne colocataire avait décidé qu’elle serait mère au foyer, malgré les réactions horrifiées de son entourage, qui le voyait comme une insulte au progrès. Qu’une femme veuille pouvoir s’émanciper au travers de son emploi, bien que cela soit toujours compliqué (rendez-vous au Pay Gap Cookie Sale le mercredi 30 Mai sur l’Esplanade pour en parler) est maintenant presque admis. En revanche, pourquoi nier à certaines le choix conscient et non imposé de ne pas vouloir travailler ?
Afin de mieux comprendre comment ces visions ont été façonnées, M. Mayor a donné des exemples de la culture judéo-chrétienne qui montrent une vision égalitaire de l’être humain. Un exemple était les propos de Paul : « il n’y a plus ni Juif, ni Grec, ni esclave ni homme libre, ni homme ni femme » devant Dieu.
Marijn, co-responsable de l’équipe Sensibilisation à Polyquity, présenta ensuite un court exposé sur le changement et son aspect profondément non linéaire et chaotique, invoquant notamment l’exemple de la sonde Pioneer envoyée dans l’espace dans l’espoir incertain qu’il soit trouvé par des extraterrestres. On y voit entre autres une femme nue, dont l’appareil génital fut volontairement omis ou simplifié pour ne pas choquer le directeur de la NASA de l’époque, à la différence de son voisin masculin dont l’appareil génital est lui représenté correctement. Cela contraste avec les statuettes féminines du Néolithique qui, elles, ne s’embarrassaient pas de telles considérations.
Peu après, Emma, la présidente de Polyquity, enjoignit les participants, toujours pas petits groupes, à échanger entre eux les rôles de genre pour imiter les stéréotypes du sexe opposé.
La question « Quel est le plus grand obstacle à l’égalité ?» vint clore l’événement, et tout le monde pu répondre sur sa vision de la chose. Parmi les réponses, on notera le déni des classes privilégiées et le refus de se remettre en cause, le manque d’explications dès l’école et l’importance pour les militants et spécialistes de la question de parler la même langue que le grand public, et de la nécessité de bien définir les termes du débat.